Pourquoi, courtisane,
Vendre ton amour,
La fleur diaphane,
La fleur diaphane
Que fleurit le jour
Et que la main fane,
La rose d’amour ?
—Pourquoi, blond poète,
Ouvrir au passant
Ta douleur muette,
Ta douleur muette,
Lys éblouissant
Que la foule jette
Et brise en passant ?
—Ton cœur qui se pâme
Brûle pour chacun :
Tu souilles la flamme !
—Tu souilles la flamme !
Tout a son parfum :
La caresse et l’âme,
Dans tout, dans chacun !
—Mon hymne rapporte
Comme un souvenir
La croyance morte.
—La croyance morte
Ne peut revenir
Par la même porte,
Comme un souvenir ;
Mais quand l’amour cesse,
On vient l’allumer
À ma folle ivresse.
—Oh va ! nulle ivresse
Ne peut ranimer
L’amour en détresse,
Ni le rallumer !